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Les Racines du Mal
3 août 2004

Du bon usage des cadavres

Les Américains écrivent singulièrement l'histoire. Le point de vue du vainqueur vaut vérité révélée... Et les journalistes américains - honneur au peuple qui descend dans la rue pour militer contre la guerre ! - de conspuer la France qui décline l'invitation de s'associer aux expéditions punitives pétrolières, électorales et oedipiennes de Bush Jr. Et voilà les Français coupables d'oublier les soldats américains morts pour la France et la Liberté sur les plages du débarquement...
On a la mémoire courte au pays de Mickey. Car les Américains entrent tard dans les hostilités. Très tard. Précisément quand les nazis leur déclarent la guerre et que les progrès dans la mise au point des avions à réaction puis de la bombe atomique par le IIIème Reich rendent la question cruciale pour eux. Avant cela, la Maison-Blanche fait étonnamment la sourde oreille aux évadés des camps qui leur signalent l'existence des chambres à gaz sur le sol allemand.
Ainsi, quand ils interviennent sur le sol français, ce n'est ni par amour de la Liberté ou de la France ni par passion pour la Vieille Europe ! Les Droits de l'Homme ? Allons donc... La politique de l'AMGOT prévoyait l'administration de la France et de tous les pays européens. Elle supposait : une monnaie d'occupation - elle a été battue, on trouve de rares billets dans les sous-sols du Mémorial de Caen -, un pouvoir judiciaire assuré par l'administration de Vichy recyclée - peu coupable de sympathie communiste... -, une gestion intégrale de la politique des transports : les ingrédients d'un colonialisme en bonne et due forme...
Mortes pour la France, vraiment, les recrues de vingt ans envoyées au casse-pipe pour préparer un avant-pont permettant aux Américains de s'installer en Europe afin d'y faire la pluie politique et le beau temps économique ? Mortes pour la Liberté, les populations civiles bombardées sans discernement par l'état-major US qui a rayé de la carte des villes et une partie de leur population en préférant, déjà, sacrifier les civils innocents pour mieux pactiser ensuite avec les militaires d'en face ? Car, qui se souvient du recyclage dans la NASA des ingénieurs nazis qui travaillaient à la mise au point d'armes de destruction massive pour le compte d'Hitler ? Pendant que le gouvernement américain enterrait des milliers de jeunes morts au combat sur les plages du débarquement, les dignitaires scientifiques du Reich, couverts de dollars et bénéficiant de conditions de travail mirifiques, permettaient aux Américains de prendre de vitesse les Soviétiques dans la conquête de l'esapce, ce nouveau colonialisme.
Le drapeau américain a été planté sur la Lune ; le même enveloppait les cercueils des soldats dans les cimetières militaires pendant que les scientifiques nazis se mettaient au Coca-Cola. Aujourd'hui, sans vergogne, certains utilisent une seconde fois la chair à canon de jadis envoyée au massacre sous le feu nazi.
Du cynisme en quantité, du colonialisme réactivé, de la guerre comme horizon unique, des populations civiles bombardées, des motivations triviales - l'argent, le pouvoir... -, de l'immoralité généralisée, de la complicité entre dignitaires de régimes, le mépris des anonymes, l'usage des grands mots - Liberté, Droits de l'Homme, Justice, Humanisme - pour cacher la vulgarité de ces logiques brutales et barbares récurrentes : les bellicistes des États-Unis gagneraient à ne pas trop pérorer dans les cimetières de Basse-Normandie. Trop de cadavres encombrent leurs placards...
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