28 juillet 2004
C'est Homère qu'on assassine...
Le mouvement de l'histoire obéit à quelques lois élémentaires, dont celle des cycles : une civilisation naît, croît, culmine, décroît puis disparaît en laissant place à une autre qui subit la même logique. Ainsi, dans la succession Mésopotamie, Égypte, Grèce, Byzance, Europe, chacune a balayé la précédente tout en digérant pour les conserver un certain nombre de ses acquis. Le mouvement de l'histoire peut donc se lire dans la géographie : tous ces moments sublimes de l'intelligence, de la culture, de l'art, de la politique, du commerce, se sont déployés en relation avec la Méditerranée. L'astronomie chaldéenne, la mathématique et l'architecture égyptiennes, la raison et la démocratie grecques, la politique impériale romaine, la théologie de Constantinople, le monothéisme judéo-chrétien ont fabriqué une psyché méditerranéenne sur laquelle nous vivons encore, du moins pour ce qu'il en reste.
Nous sommes en fin de cycle, dans une période de turbulences. De nouvelles valeurs se font attendre dans un climat de désarroi dont les symptômes sont le retour de la pensée réactionnaire et conservatrice, le progrès des néo-fascismes, les célébrations du particularisme ethnique et du repli tribal, à quoi s'ajoute l'impuissance de la gauche à offrir un discours alternatif.
La visibilité de la fin de l'Occident a une date de naissance : le 6 juin 1944, lorsque les Américains débarquent sur les plages de Normandie prétextant un amour effréné de la Liberté qui les conduirait à sacrifier leurs soldats, alors qu'ils se contentent de résoudre sur le terrain européen le problème posé par Hitler qui leur a déclaré la guerre. Il semblait moins couteux de régler le problème en terre étrangère que d'attendre les bombardements de New York par la Luftwaffe, voire la mise au point par les nazis des avions à réaction et de la bombe atomique.
La politique de l'AMGOT (Allied Military Government of Occupied Territories) le confirme : les Américains venaient en France pour y transformer le pays en colonie. A quoi bon, sinon, ces billets frappés par les "libérateurs" pour remplacer la monnaie française ou ce projet de recycler les hauts fonctionnaires de Vichy, peu suspects d'avoir été communistes, dans l'administration US de l'Hexagone ? En passant, les Américains créaient le mythe d'une nation capable de se sacrifier par amour de la Liberté ! Prémisses du Vietnam, de l'Irak, du Kosovo, de l'Afghanistan, sans parler de la brutalité gouvernementale générée pendant des années en Amérique latine... En attendant la suite.
Ces opérations militaro-policières de gendarmerie planétaire ont besoin d'un ennemi : le nazisme (pas les fascismes, qui ont les faveurs américaienes), le communisme et aujourd'hui l'islamisme. Bien sûr, jamais les Américains ne se demandent en quoi ces pestes - brune, rouge, verte - procèdent de la brutalité de leur capitalisme qui génère la paupérisation, elle-même à l'origine de ces idéologies mortifères : ils inoculent le mal, puis se présentent en médecins salvateurs !
Dans leur logique, les États-Unis n'ont pas besoin de culture, d'intellectuels, d'artistes, de poètes, de philosophes, mais de physiciens, d'économistes, d'assureurs, de financiers, de chefs d'entreprise, de militaires, de politiciens. La culture méditerranéenne est morte et l'on se rit désormais de Homère, Platon et Dante. A quoi bon ? puisqu'il existe désormais Disneyland, les séries télévisées, le Coca-Cola, les Mac Do, la BD, les rollers, les Walkman, les i-Mac et les avions furtifs tellement utiles pour faire avancer la cause de la démocratie.
Nous sommes en fin de cycle, dans une période de turbulences. De nouvelles valeurs se font attendre dans un climat de désarroi dont les symptômes sont le retour de la pensée réactionnaire et conservatrice, le progrès des néo-fascismes, les célébrations du particularisme ethnique et du repli tribal, à quoi s'ajoute l'impuissance de la gauche à offrir un discours alternatif.
La visibilité de la fin de l'Occident a une date de naissance : le 6 juin 1944, lorsque les Américains débarquent sur les plages de Normandie prétextant un amour effréné de la Liberté qui les conduirait à sacrifier leurs soldats, alors qu'ils se contentent de résoudre sur le terrain européen le problème posé par Hitler qui leur a déclaré la guerre. Il semblait moins couteux de régler le problème en terre étrangère que d'attendre les bombardements de New York par la Luftwaffe, voire la mise au point par les nazis des avions à réaction et de la bombe atomique.
La politique de l'AMGOT (Allied Military Government of Occupied Territories) le confirme : les Américains venaient en France pour y transformer le pays en colonie. A quoi bon, sinon, ces billets frappés par les "libérateurs" pour remplacer la monnaie française ou ce projet de recycler les hauts fonctionnaires de Vichy, peu suspects d'avoir été communistes, dans l'administration US de l'Hexagone ? En passant, les Américains créaient le mythe d'une nation capable de se sacrifier par amour de la Liberté ! Prémisses du Vietnam, de l'Irak, du Kosovo, de l'Afghanistan, sans parler de la brutalité gouvernementale générée pendant des années en Amérique latine... En attendant la suite.
Ces opérations militaro-policières de gendarmerie planétaire ont besoin d'un ennemi : le nazisme (pas les fascismes, qui ont les faveurs américaienes), le communisme et aujourd'hui l'islamisme. Bien sûr, jamais les Américains ne se demandent en quoi ces pestes - brune, rouge, verte - procèdent de la brutalité de leur capitalisme qui génère la paupérisation, elle-même à l'origine de ces idéologies mortifères : ils inoculent le mal, puis se présentent en médecins salvateurs !
Dans leur logique, les États-Unis n'ont pas besoin de culture, d'intellectuels, d'artistes, de poètes, de philosophes, mais de physiciens, d'économistes, d'assureurs, de financiers, de chefs d'entreprise, de militaires, de politiciens. La culture méditerranéenne est morte et l'on se rit désormais de Homère, Platon et Dante. A quoi bon ? puisqu'il existe désormais Disneyland, les séries télévisées, le Coca-Cola, les Mac Do, la BD, les rollers, les Walkman, les i-Mac et les avions furtifs tellement utiles pour faire avancer la cause de la démocratie.
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